Will Argunas


Will Argunas 

Premier dans son genre, Will Argunas m’a contacté spontanément pour parler de ses talents, autant vous dire tout de suite que j’ai plutôt été flatté quand j’ai découvert ses créations sur son site. D’ailleurs, une fois que vous aurez fait plus ample connaissance avec l’interview ci-dessous je ne saurai que trop vous conseiller de vous précipiter à Orléans, à partir du 24 novembre, au 108 rue de Bourgogne précisément, pour admirer ses 6 sérigraphies (en vente) ainsi que tous les originaux de son artbook (60 dessins) (cf. l’interview ci-dessous)


Bonjour, évidemment, comme toute interview du CrewK une première question obligatoire, on écoute quoi quand on arrive chez toi ?

Un peu de tout, mais principalement du métal. Ca va de bandes originales de films, avec un peu de trip hop, très peu de rap, et beaucoup, énormément de métal. En ce moment, grâce à Deezer et à myspace, je découvre les groupes annoncés pour la prochaine édition du Hellfest,

Tu peux nous en dire un peu plus sur toi, qui es tu, d’où viens tu, que fais tu ?

Je suis principalement auteur de bd (7 albums parus, 2 livres pour enfants et un artbook) , et je vis actuellement avec femme et enfants dans le Loiret.

Quand as-tu commencé à crayonner ? As-tu suivi un cursus particulier par la suite ou t es tu formé à force seul à force de dessiner dans les marges ?

J’ai toujours dessiné, comme la plupart de mes collègues. Et comme la plupart, au lieu de m’arrêter à un certain âge, j’ai continué. J’ai toujours voulu faire de la bd. Le chemin a été long. Après un bac général, « classique », j’ai fait une école d’Art Appliqué en 3 ans. Section illustration/dessin publicitaire. Je suis sorti majeur de promo, seule gloire scolaire à mon actif. Ensuite j’ai fait mon service militaire, puis je suis monté à Paris. Là, j’ai galéré 5 ans, en travaillant comme caissier/réassortisseur chez Ed. Pendant ces 5 années, j’ai fait un peu de tout, sans rien gagner: storyboard de court-métrage fauché, maquette en polystyrène, marionnette en mousse, couverture de fanzine, affiche, essais à droite et à gauche, démarché les éditeurs .... Bref, je me suis fait la main, j’ai renouvelé mon book « école », et fait des rencontres. En 2000, après avoir fait un peu de storyboard de films publicitaires chez 2 agents artistiques, je suis devenu coloriste pour Dominique Gelli, un roughman Parisien, auprès de qui j’ai tout appris. J’ai alors démissionné de chez Ed.

Aujourd’hui tu en vis ou tu as une autre activité à coté ?

Depuis 10 ans, je vis de mon métier de coloriste. De ça, et d’autres choses : roughs de catalogue en solo, mes albums de BD, un peu d’illustrations, d’expos, et sérigraphies de concert cette année, car j’ai lâché la pub en Février 2010, après 10 ans de bons et loyaux services.

Collabores tu à des journaux/ fanzines ou publications régulières ?

Je ne collabore à rien de particulier, même si j’aimerai beaucoup ! Car en effet, pendant 10 ans, je n’ai pas eu le temps de démarcher, tout les boulots tombaient comme ça, régulièrement. Du coup, cette année je démarche énormément. Je viens de commencer un partenariat avec l’Astrolabe, une salle de concert (sérigraphies et bd dans le programme trimestriel) et avec le site Radio Metal pour du strip sur l’actu métal, et en réaction à leurs articles.

Quelle est ta journée travail type, si il y en a une...

Pas vraiment de journée, type, chaque jour est différent, mais disons en gros, c’est du 8h30/19h30. Je travaille le soir quand il le faut (charrette de pub), et souvent le week-end (hors dédicace), même le dimanche !

D’où provient ton inspiration ? Y a-t-il des artistes/graphistes qui ont compté pour toi (en langage rock, quelles sont tes influences) ?

Mon inspiration vient de tout et de rien : musique du groupe, pochettes cd, paroles, clips, site internet du groupe, photos du groupe … En langage rock j’ai découvert la sérigraphie de concert cette année, en Janvier, à Angoulême, sur le site de Didier Maiffredy, puis son site. Ses explications sur la démarche des illustrateurs, et les capsules vidéo sur le site Rock Art, m’ont suffi à piger le truc.

Quelles sont les principales étapes dans ton travail (du croquis au final) ?

Je cherche d’abord à écouter la musique du groupe, sur Deezer, que j’écoute alors en boucle toute la journée. Il faut absolument que leur musique me plaise. Parallèlement, je cherche des infos sur le groupe, de la doc photo (artistes, concert …), leurs pochettes cd, les paroles de leurs morceaux, leur site .. Tout ça me permet de comprendre à qui j’ai affaire, et m’inspire. Ensuite je commence à crobarder des petits trucs sur une feuille blanche A4. Je note tout de suite les références texte à placer sur le visuel : nom du groupe, lieu, date, première partie. Je fais ainsi plusieurs croquis, avec plusieurs pistes, qui petit à petit, vont vers une direction unique, la bonne à mon sens, mais c’est très subjectif bien sur. Je travaille ensuite au format homothétique.

Tu fais tout à la main ou à l'informatique ?

Je dessine à la main, au feutre noir, sur du calque en général. N’ayant pas de scanner A3, je travaille toujours dans un A4, et je dessine mes éléments séparément, y compris la typo, que je varie toujours d’une illu à l’autre. Ensuite je les scanne, les nettoie, je fais le montage, et je mets en couleur sur Photoshop.

Au final, combien de temps nécessite la réalisation d'une affiche ?

Une affiche me prend entre 1 à 2 jours. Etant donné que je les fais imprimer, et que je les vends ensuite le soir du concert, puis sur internet et en dépôt vente à l’Astrolabe, je suis obligé de ne pas gaspiller mon temps, d’être efficace. Il ne s’agit pas de commandes, mais de choix personnels, et de création pure.

Qui s'occupe de réaliser les sérigraphies ?

C’est Michel Courtin, de la société Festa 200, qui s’occupe de mes sérigraphies. Après une petite déception d’impression sur ma première sérigraphie, j’ai trouvé en Michel une très bonne entente, un souci de bien faire, une grande qualité d’écoute, et des idées qu’il a pour améliorer la qualité de mes tirages : choix du papier, immense connaissance du support, réaction des encres, ajout de pigment fluo de temps en temps (voir la Philippe Katerine et la Halloween Metal Fest). De plus, on réajuste parfois ensemble mes choix de pantone.

Tu as un style très caractéristique, tu ne fais que ce dont tu as envie, ou bien si demain on te demande une huile de chevaux qui courent dans la mer sur fond de soleil couchant, il n'y a pas de problème t'es sur le coup ?

J’ai bossé 13 ans dans la pub, où l’on m’a un peu tout demandé. J’ai choisi dorénavant de ne faire que ce qui me plait, si tant est que cela soit possible, ce que je ne crois pas. On a toujours un cahier des charges à respecter, une date butoir, des corrections à apporter …

Pour quels groupes as tu deja travaille ?

Pour quel groupe reverais tu de travailler?

A part le groupe 6h33 avec qui je viens juste de commencer à travailler pour de la bâche de concert, ma démarche ne vient que de moi, et pas de commande de groupe. Je ne suis pas payé pour faire mes affiches, je les fais, je les vends. Enfin, j’essaie.

C’est toi qui a choisi les groupes que tu illustres ou est ce un sujet imposé ?

J’ai choisi ces 6 groupes pour qui j’ai fait une affiche cette année, oui. Rien ne m’a été imposé. Et à part celle pour le Hellfest, j’ai choisi pour le moment de travailler ce format particulier (20x60 cm) parce qu’il s’encadre facilement (pas de sur mesure), et parce qu’il ne prend pas trop de place sur un mur (les gens vivent dans des apparts de plus en plus petits. Eh oui, j’essaye de penser à tout !

Qu'est-ce qui est le plus difficile dans la réalisation d’une affiche ?

Rien, si ce n’est ne pas se planter, être au plus proche de l’esprit du groupe. Car je crois que même si le dessin est bon, si c’est trop loin du groupe, je ne vendrai rien du tout !

Considères tu que tu fasses partie d’une certaine « scène graphique », si oui qui d’autre, à tes yeux, la compose ?

Je ne pense pas faire partie d’une scène particulière, car je ne connais pas grand monde. Cette année j’ai découvert beaucoup de choses, qui m’influence sans doute à mon insu, pour mon plus grand bien, comme le travail de Rica, de Tanxxx, des frères Guedin, et de tous ces Américains qui sont de vrais tueurs !!!!

Un peu d’autopromo, profites en c’est gratuit, où peut on admirer ton travail, sur le net et dans la vraie vie ?

On peut acheter mes albums partout (label KSTR chez Casterman). Sinon, vous pouvez acheter mon artbook auto-édité « PURE FUCKING PEOPLE » sur mon site marchand, ainsi que mes sérigraphies de concert invendues, et voir mon travail sur mon blog et mon site sur ultra-book.

http://www.etsy.com/shop/willargunas

http://argunas.blogspot.com/

http://willargunas.ultra-book.com/

Y a-t-il un bouquin qui permette de mieux faire connaissance avec toi (rappel on est dans la rubrique autopromo :) ?

Achetez « PURE FUCKING PEOPLE», mon recueil de 64 pages d’illu en N/B sur les foules de concert de métal, avec mon trait, si particulier hihi !

Le plus beau compliment que tu aies reçu dernièrement ?

Que quelqu’un qui écoute plutôt du métal ait apprécié ma sérigraphie Ghinzu ou celle sur les Tindersticks.

Qu’est ce que l’on peut te souhaiter pour la suite ?

De commencer à en vendre assez pour dépasser le seuil critique de rendement de mes sérigraphies et de mon artbook, histoire de commencer à gagner des sous dessus, et de pouvoir continuer à m’éclater à en faire, en plus de la BD.

Merci d’avoir répondu à mes questions et à très bientôt sur le site !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai eu l'occasion de voir ses travaux au Halloween metal fest l'an dernier et c'est vraiment chouette ;)